Pourquoi le hérisson est-il en danger dans nos jardins ? Les gestes essentiels à adopter dès maintenant

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Qui n’a jamais rêvé de croiser, à la tombée de la nuit, un petit hérisson d’Europe trottinant dans son jardin ? Star des peluches et héros discret de nos contrées, ce mammifère à piquants se fait pourtant de plus en plus rare. Mais alors, pourquoi le hérisson est-il en danger dans nos jardins ? Et surtout, que pouvons-nous faire – dès maintenant – pour l’aider vraiment ? Ouvrez l’œil… et le bon !

Qui est ce visiteur mystérieux du crépuscule ?

Autant l’annoncer : repérer un hérisson d’Europe en plein jour, c’est un peu comme gagner au loto. Excepté, peut-être, sous la forme d’une triste silhouette sur la route… Ce petit animal, très discret, préfère mener sa vie la nuit tombée. C’est d’ailleurs souvent lui qui finit les croquettes du chat laissées dehors, l’air de rien !

Son habitat ? Il n’est pas bien difficile : le hérisson s’installe là où il trouve un refuge douillet et de quoi se régaler. On le croise un peu partout, des villages aux zones périurbaines, en passant par les vergers, les bocages, et même les sous-bois.

Simon Barbier, chargé d’étude faune à Picardie nature, précise : « Il apprécie les haies et les fourrés avec des prairies aux alentours où il pourra trouver refuge et nourriture. »

Ce mangeur invétéré de vers de terre, escargots et limaces est le meilleur allié des jardiniers en lutte contre les nuisibles. Il lui arrive aussi de croquer quelques insectes, larves, reptiles ou fruits tombés au sol. Bref, une sorte d’aspirateur à bestioles indésirables, version écolo !

Le lourd passif du hérisson… et ses nouveaux dangers

On a tendance à oublier que la loi n’a pas toujours été tendre avec ce piquant petit mammifère. Jusqu’en mai 2007, le hérisson était considéré comme nuisible, au même titre que les écureuils ou les couleuvres : chaque hérisson tué valait… une prime d’un franc (soit 0,15 €). Heureusement le vent a tourné, et l’espèce est protégée.

Mais le hérisson n’est pas tiré d’affaire : malgré ce nouveau statut, il continue de payer un lourd tribut à la disparition des haies qui lui servaient d’abri, aux collisions routières (un classique tristement efficace), et à l’usage immodéré de traitements chimiques dans nos jardins et campagnes. Pas de repos pour le champion des auxiliaires du potager !

Au secours, mon jardin ! Les gestes essentiels (et malins)

La bonne nouvelle ? Il est très simple d’aider le hérisson, à condition de se retrousser (un peu) les manches :

  • Arrêter l’usage des pesticides, véritables tue-l’amour pour hérissons.
  • Ménager de petits passages dans les clôtures, permettant au hérisson de circuler librement d’un jardin à l’autre – un vrai autorail pour piquants !
  • Laisser un coin « sauvage » : un tas de branchages ici, quelques feuilles mortes là, et le tour est joué pour offrir refuge et garde-manger.
  • Installer un gîte douillet pour l’hiver : la version hérisson du chalet à la montagne, mais avec plus d’insectes et moins de neige !

Chacun de ces gestes permet d’offrir aux hérissons un environnement propice pour trouver à la fois sécurité et nourriture. Une petite révolution à portée de bêche, idéale pour transformer votre jardin en havre accueillant pour la biodiversité locale.

Observer, participer, protéger : devenez acteur de la sauvegarde

Et si, au détour d’un crépuscule, vos efforts portent leurs fruits ? Bingo ! Vous avez la chance d’observer un hérisson d’Europe vous gratifiant d’une visite surprise. Surtout, ne gardez pas cette découverte secrète : partagez votre observation pour enrichir les connaissances scientifiques sur la répartition du hérisson.

Mode d’emploi : rendez-vous sur le site citizen.clicnat.fr, sélectionnez l’enquête du mois, et laissez-vous guider pour saisir votre précieuse contribution. L’initiative est loin d’être isolée : depuis le début de l’année, le rhinolophe (une chauve-souris protégée), le papillon robert-le-diable, la coccinelle à damiers et le leste vert ont déjà eu droit à leur enquête dédiée.

L’opération « Un mois, une espèce » (qui dure en réalité deux mois) est ouverte à tous : naturalistes chevronnés, promeneurs du dimanche ou familles curieuses, tout le monde y trouve son compte. Le plus ? Picardie nature fournit des fiches explicatives, publie chaque lundi des infos complémentaires, des quiz… de quoi transformer la découverte de la faune sauvage en jeu d’équipe et en aventure conviviale.

En conclusion : un petit geste pour l’homme, un grand pas pour le hérisson…

Alors, prêt à ouvrir votre jardin et votre curiosité au plus sympathique des ramasseurs de limaces ? Rendez-vous sur citizen.clicnat.fr, cultivez l’esprit sauvage dans vos massifs, et tendez l’oreille : le hérisson ne demande qu’un peu de discrétion, et beaucoup d’amis pour changer son destin !

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