Toucher un serpent chez vous ? Jusqu’à 3 ans de prison et 150 000 € d’amende, la loi ne pardonne pas

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Qui n’a jamais sursauté à la vue d’un serpent ondulant furtivement dans le jardin ? Si la peur domine souvent, c’est pourtant la loi qui pourrait vous faire le plus bondir… Car en France, toucher au serpent équivaut désormais à jouer avec le feu judiciaire !

Serpents : de la peur à l’interdit légal

On les redoute, on les fuit… et certains veulent même s’en débarrasser aussi vite que possible. Les serpents cristallisent depuis toujours des réflexes bien humains de crainte, voire d’hostilité, hérité de l’Antiquité où ils incarnaient déjà, dans les mythes et les légendes, la malice ou la trahison. Pourtant, devant ce spectacle réptilien, prudence extrême : la loi ne plaisante pas avec leur sort, même s’ils s’invitent chez vous sans prévenir.

Depuis le 11 février 2021, tous les serpents vivant en France sont officiellement des espèces protégées. Ce n’est pas une formule symbolique : posez un doigt (ou une pelle) sur l’un d’eux, et vous vous exposez à des sanctions aussi cuisantes qu’un soleil de juillet ! Voici ce que la loi prévoit :

  • Interdiction formelle de capturer, blesser, déplacer, ou tuer un serpent, y compris dans votre propre jardin.
  • Amende pouvant monter jusqu’à 150 000 €.
  • Jusqu’à trois ans de prison en cas d’infraction.

Et non, ce texte ne vise pas seulement les serpents exotiques venus de contrées lointaines. Sont concernées sans exception : les couleuvres, les coronelles, et même la fameuse vipère aspic, seule espèce locale venimeuse.

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Serpents et humains : des préjugés tenaces… mais infondés

Avoir la chair de poule face à un serpent, c’est (presque) instinctif. L’histoire collective n’a pas épargné ces pauvres reptiles, les associant à tout ce qui fait frissonner : la ruse, le mal, la trahison… Pourtant, derrière nos peurs tapis dans l’ombre, se glisse souvent une méconnaissance du rôle écologique de nos amis rampants.

Car oui, les serpents sont utiles, voire indispensables. Leur mission ? Réguler les populations de rongeurs, croquer à l’occasion quelques insectes et autres petits nuisibles, et surtout prendre la fuite plutôt que d’attaquer le premier humain venu. Même la vipère, souvent pointée du doigt, ne mord que si elle se sent réellement acculée. Par ailleurs, la morsure peut être « sèche », donc sans injection de venin. L’image d’un serpent mortel à chaque coin de haie ne tient donc pas. En France, les décès attribués aux serpents sont extraordinairement rares : moins d’un par an en moyenne. De quoi relativiser nos angoisses, non ?

Jardinier en panique : touché, coulé… ou sanctionné

Face à un serpent, la tentation est grande de régler la situation à sa façon, entre coup de pelle hasardeux, capture improvisée et course affolée. Pourtant, ces réactions impulsives sont non seulement risquées pour l’animal (et pour vous), mais aussi pour votre casier judiciaire… Car rappel : même vouloir éloigner le danger, sans intention malveillante, peut vous valoir l’application stricte de la loi.

Petite info précieuse : un particulier ne peut pas déplacer un serpent. Vous pouvez le signaler, mais pas tenter le sauvetage solo sous peine de poursuites. Seuls les professionnels et agents de la protection de la nature sont habilités à intervenir (oui, même si votre belle-mère veut jouer les héroïnes du jardin).

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Dans la majorité des cas, il suffit d’attendre : le serpent finit par partir de lui-même dès lors que le jardin ne regorge ni de cachettes, ni de proies appétissantes. Comprenez : limitez les rats, entretenez le compost, oubliez les zones humides à l’abandon, et les serpents feront route ailleurs.

Quel réflexe adopter en cas de rencontre ?

Moralité ? Ce n’est pas parce qu’un serpent vous glisse des sueurs froides qu’il représente un véritable danger. Sa présence est un indice plutôt encourageant d’une nature locale en bonne santé écologique. Quand on y pense, le seul réflexe vraiment dangereux face à un serpent, c’est souvent… le nôtre.

En résumé : leurs crochets ne sont rien face au coup de massue judiciaire en cas d’infraction. Demandez-vous alors : qui craindre le plus, du serpent ou de la justice ? Par précaution (et respect de la loi), laissez le serpent tranquille… et remerciez-le pour son travail écologique, silencieux mais utile. Tout le monde y gagne, surtout vous !

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