S’approcher d’un serpent peut vous coûter 150 000 euros et trois ans de prison : voici pourquoi il ne faut surtout pas agir sans réfléchir
Imaginez la scène : un dimanche ensoleillé, vous flânez dans les sous-bois. Ou bien, tout simplement, vous jardinez tranquillement, le sécateur à la main… et soudain, un sifflement surgit de l’herbe. C’est le cœur qui bat à tout rompre, les mains un peu moites. Premier réflexe, mi-héroïque, mi-panique : est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux éliminer ce drôle d’invité ? Halt ! Pas si vite. L’instinct est humain, mais la sanction, elle, est bien réelle. Car l’ancien temps du serpent “nuisible” est révolu : aujourd’hui, toucher à un serpent – même par « souci de bien faire » – peut sérieusement plomber votre portefeuille… et chambouler vos projets estivaux.
La loi est formelle : les serpents sont protégés, tous sans exception
Depuis 2021, la France a dit « stop » aux idées reçues et aux coups de pelle. Ce n’est pas moins de 13 espèces de serpents, toutes présentes sur le territoire, qui bénéficient désormais de la protection de la loi. Oui, vous avez bien lu : aussi bien la discrète couleuvre verte et jaune que la terrifiante (et bien souvent calomniée) vipère aspic sont désormais intouchables.
Ce n’est pas un simple conseil de naturaliste, c’est la loi : l’arrêté du 8 janvier 2021 interdit, noir sur blanc, de capturer, blesser, tuer ou déplacer ces reptiles sous nos latitudes. Mais ce n’est pas tout ! Sont également interdites la destruction de leurs œufs, de leurs nids ou encore de leurs zones de repos. Et si vous pensiez ruser avec des répulsifs, mauvaise nouvelle : là aussi, la moindre tentative de « perturbation intentionnelle » est considérée comme un acte répréhensible. En résumé, agir contre un serpent, ce n’est pas seulement risquer une frayeur, c’est surtout risquer très gros.
Jusqu’à trois ans de prison et 150 000 euros d’amende… (et ce n’est pas une blague)
Vous pensez sans doute : « Personne ne va vraiment me condamner à cause d’une couleuvre sur ma terrasse ! » Eh bien, la réponse pourrait bien vous glacer d’effroi. Car que la faute soit due à la peur, à un réflexe malheureux ou à la négligence, la sentence est lourde :
- Trois ans d’emprisonnement
- 150 000 euros d’amende
Et si par malheur l’incident a lieu dans un parc national ou une réserve naturelle, l’addition double ! Là, on parle de 300 000 euros et des peines d’incarcération qui donnent des sueurs froides. Aux sanctions pénales peuvent s’ajouter les frais pour la capture, la garde ou la destruction d’un spécimen.
De quoi s’assurer que le serpent, souvent craint à tort, devienne l’une des espèces les mieux protégées de nos campagnes.
Les serpents, des mal-aimés peureux – halte aux idées reçues !
Rassurons les âmes sensibles : non, le serpent n’attend pas tapie dans l’ombre pour bondir sur les promeneurs imprudents. En vérité, ces reptiles fuient systématiquement l’être humain. Sensibles aux vibrations, ils préfèrent largement disparaître dans un tas de feuilles que s’aventurer sur votre terrasse pour bronzer sur les dalles.
Couleuvres comme vipères évoluent dans l’anonymat des haies, sous-bois et ronciers. Leur morsure ? Signe d’extrême défense, elle coûte une énergie folle au serpent et ne survient que lorsqu’il est acculé, cornerisé, bluffé même. La plupart du temps, tout ce que vous risquez, c’est un petit coup de museau, histoire de dire « va-t’en ». Plutôt courtois, non ?
Un conseil de pro : pas de cri strident, pas de tentative d’attrape-fugitif façon Crocodile Dundee (personne n’a jamais gagné cette bataille). Contentez-vous de mettre de la distance, et le reptile, soulagé, s’empressera de filer aussi discrètement qu’il est venu.
En cas de problème, des spécialistes existent (et personne ne finit au tribunal)
Parfois, malgré vos efforts, le serpent s’incruste près de la maison. Que faire ? Pas de panique : sur tout le territoire, le réseau SOS Serpents intervient pour capturer et relocaliser le squatter écailleux. Ces experts connaissent les gestes qui sauvent (la bourse et la conscience), et agissent en toute sécurité.
En résumé : croiser un serpent dans un jardin, ce n’est ni une catastrophe ni une raison de se transformer en justicier. C’est plutôt un rappel de la nature, un clin d’œil furtif aux équilibres de la biodiversité. La peur, c’est normal ; la panique punitive, elle, est condamnée par la loi. En cas de doute, un seul réflexe à adopter : appelez les professionnels, ceux qui ont la technique et l’habitude d’éviter les procès… et, accessoirement, les face-à-face venimeux !

Passionné d’architecture intérieure et de beaux objets, Damian cultive depuis toujours un regard attentif sur l’art de vivre. Après plusieurs années passées dans le design et la communication, il lance Rive Gauche Décor pour partager ses découvertes, ses inspirations et ses coups de cœur. Entre adresses confidentielles, matières d’exception et tendances pointues, il dévoile chaque semaine une vision élégante de la maison, où chaque détail raconte une histoire.