Pour Laurent Voulzy, la Bretagne n’est pas qu’une muse musicale : c’est un véritable refuge, un cocon secret dont il a façonné chaque recoin à son image… et avec une bonne dose de chine !
L’enfance, la mer et les souvenirs bretons
Laurent Voulzy, figure incontournable de la chanson française, voue à la Bretagne une passion sincère qui s’imprègne jusque dans sa musique. Dès l’enfance, cette terre de légendes a marqué à jamais son imaginaire. Impossible d’oublier les étés passés à Binic, dans les Côtes-d’Armor, où sa mère louait un minuscule appartement pour des vacances modestes mais riches en émotions. Chaque fin de séjour suivait un rituel aussi poétique qu’intemporel : embarquement à destination de Belle-Ile pour y passer la journée, grave dans la mémoire comme un refrain que l’on n’oublie jamais.
La Bretagne, bercée par les embruns et les chansons, inspire Voulzy depuis toujours. Ce n’est donc pas un hasard si, en 1985, il enchante toute une génération avec son hymne « Belle-Ile-en-Mer, Marie-Galante », un hommage vibrant à la fois à la Bretagne et à la Guadeloupe, racines de ses parents, sur des paroles signées Alain Souchon. Ce tube marque un tournant : les paysages marins, l’air iodé et la rugosité des terres bretonnes deviennent des inspirations récurrentes, et s’invitent jusqu’au cœur de sa vie intime.
Un joyau sur la presqu’île de Quiberon
Au fil des années, la relation entre Voulzy et la Bretagne s’intensifie. Il ne s’agit plus seulement de vacances ou de souvenirs d’enfance, mais d’un véritable ancrage. Porté par ses émotions, le chanteur finit par poser ses valises (et ses guitares) à Saint-Pierre-Quiberon, sur la fameuse presqu’île. Sa maison ? Une grande bâtisse, pensée et choisie pour raviver la magie de son enfance. Ses atouts :
- Des fenêtres arrondies qui invitent la lumière marine
- Des parements de granit, hommage à la robustesse locale
- Une pelouse bordée d’hortensias, because Bretagne oblige
- Des escaliers qui craquent et des recoins pleins de mystère
Un décor parfait pour qui aime observer la mer monter au petit matin ou s’émerveiller face au soleil levant. À Saint-Pierre-Quiberon, Voulzy retrouve enfin ce coin de bonheur paisible dont il rêvait grand enfant.
Le secret de la maison : la chine, que la chine !
Si l’on imagine souvent un artiste entouré de meubles hors de prix, détrompez-vous ! Voulzy cultive l’art du chiné et le plaisir du meuble singulier. Inutile de chercher la dernière table tendance dans son salon : chaque objet à l’intérieur provient des trouvailles chez Alain Jéhanet, brocanteur préféré du chanteur. Le processus d’acquisition ? Détourné avec humour par Voulzy lui-même : « J’y vais pour trouver une table basse, je ressors avec un fauteuil, une carte marine ou un illustré comme Blek le Roc ou Cœur Vaillant… »
Dans cette maison bretonne, c’est donc le charme du vintage et du hasard qui règne en maître. Rien d’usiné, tout « chiné » ! Preuve que les maisons à histoires sont celles qui acceptent les humeurs de la brocante, et quelques caprices de collectionneur.
Amitié et rituels, la Bretagne comme théâtre d’émotions
Saint-Pierre-Quiberon n’est pas seulement le repaire de Voulzy. C’est aussi le lieu où souffle la complicité, notamment avec Alain Souchon, compagnon musical et ami de toujours. Ce dernier a lui aussi succombé à la magie du coin, avec une résidence à La Trinité-sur-Mer, non loin de là. Les deux amis se retrouvent régulièrement :
- Balades en bateau, cheveux au vent (ou plutôt bonnets vissés sur la tête…)
- Soirées près de la cheminée pour se réchauffer après avoir bravé les éléments
- Echanges créatifs bercés par le rythme des marées
Des rendez-vous essentiels pour ces artistes que rien ne sépare, ni la tempête ni le crachin breton ! Souchon l’a confié à Version Femina : « Quand on rentre d’une promenade en bateau, on est trempés, gelés à cause du vent, on fait du feu et c’est génial. Ce que j’aime, c’est que c’est un endroit puissant physiquement, avec des rochers, une mer forte, des landes et, en même temps, c’est très spirituel, très évaporé, c’est plein de fées partout. J’y vais trois fois par an, et notamment du 15 juillet au 25 août ».
La maison bretonne de Laurent Voulzy n’est donc pas uniquement un refuge ou une source d’inspiration : c’est un territoire intime, plein de chaleur et de petites trouvailles, à l’image de la Bretagne elle-même. Si vous passez par Saint-Pierre-Quiberon, posez un moment le regard sur les hortensias : qui sait, Voulzy est peut-être en train de chiner chez son brocanteur préféré…